David Lodge , né en 1935 dans le sud de Londres, est un universitaire spécialiste de littérature et un écrivain britannique.
De 1967 à 1987, il poursuit sa carrière universitaire à l'université de
Birmingham, devenant Professeur de Littérature anglaise en 1976, tout en
écrivant de nombreux autres essais et romans. En 1969, il passe six
mois comme « Professeur associé » à l'université de Berkeley. Plusieurs de ses romans dépeignent avec ironie les milieux universitaires (Changement de décor, Un tout petit monde, Jeu de société,)
autour d'une université fictive des Midlands, « Rummidge », avec des
personnages récurrents, notamment le professeur américain Morris Zapp,
qui aspire à être « le prof de Lettres le mieux payé du monde » et ses
homologues britanniques plus modestes sur le plan économique.
Présentation :
Où sont les campus d'antan où des professeurs de lettres besogneux
erraient comme des âmes en peine entre les salles de cours, la
bibliothèque et la salle des professeurs, l'intelligence en jachère, le
coeur en sommeil ? Le jumbo-jet, les médias ont changé tout cela,
arrachant les universitaires d'aujourd'hui à leur solitude, les amenant à
communiquer avec de lointains collèges à l'autre bout du monde. L'ère
du campus global est arrivée et ses liturgies favorites sont les
congrès. Celui de Rummidge, par exemple, où nous retrouvons notre veille
connaissance, Philip Swallow (Jeu de société et Changement de décor),
ainsi que le bouillant Américain Morris Zapp. On notera la présence de
deux jeunes universitaires brillants, la ravissante Angelica Pabst, dont
tout le monde cherche à s'attirer les bonnes grâces, et le naïf Persse
McGarrigle, un jeune poète irlandais qui n'a jamais entendu parler de
structuralisme et qui compte bien sur elle pour l'initier ! Les
innombrables professeurs de littérature anglaise qui peuplent ce roman
ne cherchent pas tant à satisfaire leur soif de savoir qu'à assouvir
leur immense besoin d'amour. Sous la baguette de David Lodge, la
littérature est le prétexte de rencontres hilarantes, et la planète se
rétrécit comme par magie pour devenir une sorte de grand livre,
peut-être cette anthologie de tous les livres dont rêvait Borges dans
"La Bibliothèque de Babel. "Irrésistible de drôlerie, réaliste jusqu'à
la crudité, le livre de David Lodge est surtout délicieusement mais
parfaitement méchant comme savent l'être les oeuvres des grands
moralistes..." (Patrick Raynal, Le Monde)
Le début d'Un tout petit monde:
Lorsque avril, avec ses douces ondées, a transpercé la croûte sèche de
mars jusqu'à la racine et empli toutes les veines de la terre de ce
liquide vital qui donne naissance aux fleurs; lorsque le zéphyr, lui
aussi, de son souffle suave, a insufflé la vie aux nouvelles pousses
tendres, partout dans les taillis et sur les landes, que le jeune soleil
a franchi la moitié de son parcours dans le signe du Bélier, et que les
petits oiseaux qui dorment toute la nuit les yeux ouverts poussent leur
chant (le chant que la Nature inspire à leur cœur), c'est alors, comme
l'a fait observer le poète Geoffrey Chaucer il y a bien des années, que
les gens éprouvent le besoin de partir en pèlerinage. Sauf que de nos
jours, dans les milieux professionnels, on appelle cela plutôt des
congrès.
Mon avis:
Un tout petit monde avec de nombreux personnages en quête de leur Graal (amour, sexe, argent, reconnaissance...) est un roman très dense. De nombreux personnages se croisent, difficile parfois de ne pas perdre le fil, et si comme moi, vous vous y perdez parfois, cette page reprend qui est qui! (
Un_tout_petit_monde)
La vision du monde universitaire, des colloques et autres voyages professionnels, sans parler de celle des aéroports, mêle humour et constats féroces, quelques réflexions sur la littérature anglaises en prime.
Les nombreux rebondissements plus improbables les uns que les autres maintiennent l'attention du lecteur en dépit de ce foisonnement de protagonistes! Je me suis tout particulièrement attachée à la quête de Persse
McGarrigle et aux épisodes compliqués de la vie de Philip Swallow. Des scènes très drôles (sèche-linge et taxi, le lapin posé par Angelica à ses deux soupirants se retrouvant dans la même chambre,...) , bref, un peu difficile à suivre parfois, mais on garde le sourire aux lèvres tout de même!
Lu dans le cadre du Challenge : cartable et tableau noir
Libellés : lecture anglaise, littérature